L’oeil de l’archiviste
« Le défi informatique », pour enseigner « l’éternel » plutôt que du « périssable »
Pour ce deuxième numéro d’Optiques, notre archiviste Alain-Brice Haeghens et Sandra Démal, en charge de la diffusion, nous proposent leur regard aiguisé sur « Le défi informatique », une archive provenant de notre catalogue.
Alors qu’a lieu un « schisme » au sein de l’intelligence artificielle et que la qualité de nos sources d’information semble de plus en plus en danger, un bref retour en arrière nous montre que la question de la centralisation de l’information n’est pas nouvelle.
Au programme de cet Œil de l’archiviste, les images d’un colloque au cours duquel Bruno Lussato, théoricien de l’information et du management, évoque ce qu’est alors, selon lui, le « défi informatique ». Précoce opposant à la concentration des moyens informatique, il expose ses craintes pour le futur. Il pointe à tour de rôle l’élitisme de l’informatique, les faiblesses du langage algorithmique et la dégradation du niveau de vie qu’engendrerait la mise en place d’une démarche quantitative rendue possible par la bureautique. « C’est complètement fou, c’est complètement pervers, que de penser ainsi que l’on peut se permettre d’utiliser la technologie pour éliminer les heures de travail… « .
Précisant que le problème n’est pas de créer plus d’informations, mais plutôt d’en créer moins, il expose ensuite les deux voies que nous propose l’informatique et la robotique : produire moins cher, mais d’une qualité légèrement inférieure, ou bien produire légèrement plus cher et d’une qualité nettement supérieure. Pour y arriver, Bruno Lussato insiste sur un point : la culture. Si l’on veut faire le bon choix, il ne faudra pas enseigner aux enfants le « périssable », mais bien l’« éternel ».