L’oeil de l’archiviste
« Un jour ou l’autre, on pourrait tous être victime de l’extrême droite », même au pays du cordon (sanitaire)
Pour ce dernier « cru 2024 » d’Optiques, l’Œil de l’archiviste revient sur l’année écoulée en se focalisant sur un aspect bien précis : 2024 comme année législative.
Le constat est sans appel : un peu partout en Europe, la percée de l’extrême droite se fait de plus en plus incisive. Même chez nous, au pays du cordon (sanitaire), elle se renforce et accède au pouvoir par endroits. Ce fameux cordon, instauré il y a plus de trente ans pour exclure les partis d’extrême-droite de toute majorité politique, ressemble aujourd’hui à un barrage bien fissuré.
Afin d’évoquer cet événement marquant de 2024, nous vous proposons de revenir quelque peu en arrière, il y a tout juste vingt ans, avec un outil pédagogique mis en place par le GSARA. Avec son titre accrocheur et prémonitoire « Un jour ou l’autre, on pourrait tous être victime de l’extrême droite », ce document audiovisuel donne la parole à des spécialistes et des personnalités politiques, afin d’apporter un éclairage sur l’extrême droite en Belgique et de mettre en garde contre ses dangers.
Dans un premier temps, il est question de définir ce qui caractérise les partis d’extrême droite. On peut citer notamment la volonté de limiter la démocratie, l’idée d’une société inégalitaire, la place importante du racisme, un discours avant tout négatif ou encore le fait de vouloir rassembler les mécontents. En bref, tout pousse à dire qu’ils « ne sont pas des partis comme les autres ».
Dans un second temps, le cas particulier de la Belgique est évoqué. Il faut rappeler que dans notre pays, la situation est sensiblement différente en Flandre et en Wallonie. Alors que dans le Nord du pays, le Vlaams Belang (ex Vlaams Blok) consolide sans cesse un peu plus son socle électoral, dans la partie francophone, aucune force politique d’extrême droite n’a pour l’instant réussi à se structurer suffisamment pour peser sur l’échiquier.
L’outil pédagogique en arrive alors au cœur du sujet : les dangers de l’extrême droite. Les différents intervenants dénoncent alors la façon dont elle s’immisce petit à petit dans notre société, en pointant tout particulièrement le rôle des médias. Leur discours, jouant sur les peurs et l’émotionnel, se révèle particulièrement contagieux. Les partis d’extrême droite tentent de plus en plus de donner une image nette et propre. Ils s’intègrent alors dans le débat public, martèlent que « les autres ne vous comprennent pas » et rognent alors des électeurs dans les partis « traditionnels ».
Ces mêmes partis cherchent ensuite à surfer sur la vague et adoptent des thématiques chères à l’extrême droite. Si du côté francophone, le cordon sanitaire est également médiatique, ce n’est pas le cas du côté néerlandophone. Résultats, et les scores des différentes élections de 2024 ne vont pas dire le contraire, l’extrême-droite prospère en Flandre. « Quand l’extrême droite grandit dans le peuple, elle grandit aussi dans la presse. Donc la vigilance des médias se relâche vis-à-vis de l’extrême droite, et on s’y habitue. Certains journalistes ont alors des idées très proches de l’extrême droite ».
« Un jour ou l’autre, on pourrait tous être victime de l’extrême droite ». Ce jour est malheureusement arrivé. Il ne faut donc jamais baisser la garde, rester vigilant et continuer à marteler que les projets de l’extrême-droite menacent les libertés individuelles de toutes et tous. Réfléchissons avant qu’il ne soit, vraiment, trop tard.
Bon visionnage !